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Ceinture verte

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Publication : 12 février 2015

Une ceinture verte est un réseau d’espaces naturels ou agricoles protégés qui ceinturent un territoire urbanisé, comme une agglomération ou une municipalité. Les constructions et les activités y sont restreintes dans le but de contrôler l’urbanisation et de protéger le territoire et les activités qui en dépendent (agriculture, foresterie, tourisme, etc). L’accès à la nature, les services écologiques rendus à la collectivité et la préservation du patrimoine culturel font également partie des objectifs visés par la mise en place de ceintures vertes.

Le concept et son évolution

Ceinture verte de Londres (Angleterre) | Source : Google Maps – Medium

Le concept de ceinture verte prend son origine en Angleterre au 19e siècle. Il est associé à celui de la Cité‑Jardin théorisé par Ebenezer Howard. L’idéal d’une campagne agricole à proximité des villes est alors mis de l’avant, en opposition à la croissance des banlieues. La délimitation entre ce qui est la ville et ce qui ne l’est pas prend alors une grande importance. Après plusieurs années à théoriser le concept, une première ceinture verte est mise en place en 1935, autour de Londres en Angleterre. Elle a pour but de limiter la croissance urbaine, de protéger la campagne et l’accès à un territoire agricole pour approvisionner les citadins, ainsi que de faciliter l’accès à la nature pour les résidents (Amati, 2016).

À la même époque, d’autres villes européennes développent des concepts parallèles qui varient en forme, mais qui visent aussi à protéger le territoire naturel et agricole et à créer des limites franches entre ville et campagne (Carter-Whitney, 2010). C’est le cas notamment du cœur vert des Pays‑Bas (Groene Hart) et le « plan des doigts » (Finger Plan) de Copenhague.

Aujourd’hui, plusieurs collectivités possèdent de telles ceintures vertes, plus particulièrement dans le Commonwealth et en Allemagne, où le concept s’est plus largement répandu.

Londres (Angleterre) | Source : The Planner

Les bénéfices recherchés

La mise en place d’une ceinture verte peut servir à réaliser des objectifs multiples. Si les priorités varient d’une collectivité à l’autre, il est toutefois attendu des ceintures vertes qu’elles contribuent à :

  • limiter l’étalement urbain et la suburbanisation et favoriser la consolidation urbaine;
  • protéger et mettre en valeur les activités économiques qui dépendent des territoire naturels et agricoles, notamment l’agriculture et le tourisme;
  • donner accès à une agriculture de proximité, qui facilite la mise en place de circuits courts
  • protéger les cours d’eau;
  • créer des trames écologiques, favorables à la biodiversité;
  • pérenniser des paysages caractéristiques et culturellement significatifs, incluant les paysages agricoles;
  • développer une offre récréotouristique et donner accès à une nature « de proximité » pour les résidents;
  • bénéficier des services écologiques associés aux milieux naturels.

Source : Greenbeltfresh.ca

Les principes de gouvernance

En règle générale, la mise en place d’une ceinture verte équivaut à l’établissement d’un périmètre d’urbanisation autour des collectivités qu’elle englobe. Une telle zone peut s’étendre autour d’une municipalité, mais elle est plus souvent aménagée autour d’une agglomération, voire d’une région. Sa mise en place et son administration impliquent dans ces cas une forme de concertation entre les paliers de gouvernement impliqués et les administrations locales.

Par exemple, dans la région de Toronto, la ceinture verte découle d’une planification provinciale qui dicte les activités qui peuvent y prendre place. Les municipalités limitrophes ou intégrées à la ceinture verte doivent tenir compte de cette planification (Ontario. MAM, 2017). C’est le cas également des ceintures de Londres et Melbourne, qui fonctionnent sous un modèle similaire (Carter‑Whitney, 2010).

Francfort (Allemagne) | Source : Withington Civic Society En ligne
En Allemagne, le cas de Francfort est un exemple de ceinture verte instaurée par une municipalité. Une charte planifie et encadre le développement de cette zone. Les mesures qui en découlent sont intégrées dans les documents de planification urbanistique (Carter‑Whitney, 2010).

Plusieurs ceintures vertes sont administrées par des organismes parapublics. C’est le cas notamment de la ceinture de verdure d’Ottawa. Elle relève de la Commission de la capitale nationale (CCN), mandatée par le gouvernement fédéral. Cet organisme possède environ 75 % des terrains qui la composent (CCN, 2013), ce qui en fait un territoire facile à « contrôler ». Outre ce cas particulier, les ceintures vertes sont généralement composées de terrains privés.

Résister aux pressions du développement

Il convient d’ajouter que, malgré les mesures de protection mises en place, la pérennité des ceintures vertes n’est pas nécessairement acquise. Carter‑Whitney (2010) remarque que dans une majorité de collectivités dotées d’une telle infrastructure, la pression liée à la croissance est toujours présente. Les besoins en matière d’habitation, de transport et de grands équipements comme les aéroports constituent une menace à l’intégrité de ces zones protégées. Par ailleurs, des municipalités comme Londres mentionnent le risque que le développement se poursuive encore plus loin, au-delà de la ceinture verte (London First, 2015).

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Notice bibliographique

Publication : 12 février 2015
VIVRE EN VILLE (2015). « Ceinture verte », Collectivitesviables.org, Vivre en Ville, février 2015. [https://collectivitesviables.org/articles/ceinture-verte.aspx] (consulté le 27 décembre 2024).


Références

AMATI, Marco. (2016). Urban green belts in the twenty-first century. Londres, Routledge, 248 p.

CARTER-WHITNEY, Maureen (2010). Ontario’s Greenbelt in an International Context. Rapport de l’Institut canadien du droit et de la politique de l’environnement, Toronto, Friends of the Greenbelt Foundation. [PDF] 112 p.

CCN [COMMISSION DE LA CAPITALE NATIONALE] (2013). Plan directeur de la Ceinture de verdure de la capitale du Canada. [PDF] 202 p.

GREENBELT FOUNDATION (2018). « Learn about the Greenbelt », Greenbelt.ca. [En ligne]

HOPE, Christopher (2015). « Thousands of new homes on Green Belt in biggest shake-up for 30 years », The Telegraph, 7 décembre 2015. [En ligne]

LONDON FIRST (2015). The Green Belt: A Place for Londoners?, Londres, London First. [PDF]. 24 p.

ONTARIO. MAM [MINISTÈRE DES AFFAIRES MUNICIPALES] (2017). Plan de la ceinture du verdure (2017) [PDF]. 86 p.


Publication : 27 novembre 2018

Notice bibliographique : VIVRE EN VILLE (2018). « Ceinture verte », Collectivitesviables.org, Vivre en Ville, novembre 2018. [http://collectivitesviables.org/articles/ceinture-verte.aspx] (consulté le...).